Quand nous nous énervons, nous angoissons ou nous refermons sur nous-mêmes, nous devenons l'émotion: le crocodile est aux manettes et prend le contrôle de ce que nous faisons ou disons. Nous sommes complètement associés à notre émotion. Comment faire pour sortir de cet état ?
La première étape indispensable si nous voulons gérer nos émotions est de les reconnaître et les accepter: écoutons notre crocodile pour nous "dissocier" de notre réaction instinctive !
Pour y parvenir, prenons conscience de ce qui nous arrive, de ce qui se passe en nous, de notre réaction physique (tension musculaire, nœud dans l’estomac, sensation de fatigue, d’abattement). Dès cette prise de conscience, notre crocodile se sent entendu et commence à relâcher sa pression.
Sa mission consiste à tirer la sonnette d’alarme et à nous faire réagir. En écoutant ce qui se passe à l’intérieur de nous, nous lui envoyons une première réponse positive : « J’ai bien reçu ton message. »
Deuxième impact positif : ces quelques fractions de seconde d’écoute de la réaction physique donnent au cerveau cortical le temps de réfléchir et d’élaborer une réponse plus appropriée.
Après réception du signal « crocodile », la réponse adéquate consiste à mettre des mots sur ce qui se passe en nous et essayer d’en identifier l’origine, le facteur déclenchant.
- « Je bouillonne, la moutarde me monte au nez, je commence à m’énerver. Je serre les poings pour éviter de casser quelque chose. Quelque chose ne me plaît pas, mais quoi ? » pour les profils à dominante de « lutte ».
- « Je m’agite, mon débit s’accélère, j’ai mal au ventre. Je gigote sur mon siège pour éviter de me lever et de tous les laisser en plan. Quelque chose m’inquiète, mais quoi ? » pour les profils à dominante de « fuite ».
- « Je me sens fatigué, déprimé, tout me pèse, je n’arrive plus à avancer ni à faire ce que j’ai à faire. J’ai envie de rentrer chez moi et de me réfugier dans mon fauteuil préféré. Quelque chose me bloque, mais quoi ? » pour les profils à dominante de « repli ».
Au lieu de nous laisser emporter par notre réaction instinctive, instaurons une distance. Demandons-nous, quel que soit notre type de réactions : « Qu’est-ce qui me manque, me gêne, me freine ? »
Cette dissociation a pour effet de faire baisser notre mal-être initial. Le crocodile est comme un enfant après une chute : ses pleurs visent à susciter l’attention de l’adulte : « Occupe-toi de moi. » Dans la plupart des cas, il suffit qu’on le prenne dans ses bras pour que l’enfant retrouve son calme. Reconnaître la douleur, c’est faire un premier pas vers son apaisement.
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