Pour mémoire, nous avons tous en nous les trois réactions, c’est-à-dire les trois énergies. Autrement dit,
même si notre réaction principale est le repli, nous pouvons très bien ressentir, par moments, de fortes réactions de fuite ou de lutte. Si notre réaction principale est la fuite, nous pourrons ressentir de fortes réactions de lutte ou de repli. Même chose pour la lutte vis-à-vis des réactions de fuite et de repli. D’où l’intérêt de
bien comprendre le mode de fonctionnement des trois réactions quel que soient nos réflexes les plus fréquents.
Comment nous calmer lorsque nous réagissons par la colère ? (profil de type lutte)
Le crocodile en colère est comme une blessure à vif que le moindre effleurement fait bondir ; il est comme un tas de brindilles que la plus légère étincelle peut embraser.
Pour mieux comprendre, voici un exemple de situation que vous trouverez résolu dans le livre:
Chantal, 50 ans, l’aînée d’une famille de six enfants, se casse la tête depuis trois mois pour réunir tout le monde chez elle à l’occasion de Noël. Enfin, la semaine de la fête est arrivée… les coups de téléphones décevants se succèdent : sa sœur annule, son frère ne pourra pas apporter le gâteau, etc. Chantal s’est pliée en quatre pour tout organiser et ce dans l’indifférence générale. Personne ne l’aide !
Sa colère monte tout au long de la semaine. Elle a envie de tous les envoyer balader : qu’ils se débrouillent après tout ! C’est plus fort qu’elle, et, en même temps, elle sait que cet accès de mauvaise humeur, s’il éclate, va rendre inutile tout son dévouement. Quel gâchis si elle explosait, comme elle en a pourtant redoutablement envie… !
Quelle sera pour Chantal la réaction la plus adéquate et la plus apaisante pour son crocodile ?
Quand nous sommes énervés, notre besoin principal est la reconnaissance. La nôtre et, si possible, celle de notre entourage. Pour calmer ce besoin, plusieurs moyens sont à notre disposition.
- La première étape consiste, comme précisé plus haut, à prendre conscience de nos sensations physiques. Être conscient de cette tension, de ces crispations dans les épaules, dans le dos, prendre acte de ces réactions physiques, c’est donner à nos émotions un début de légitimité et de reconnaissance.
- Deuxième étape : reconnaître et accepter le message. « Si je m’énerve, c’est que mon crocodile a perçu un danger. Ma réaction a une raison d’être, et je l’accepte. En revanche, ma colère n’est pas forcément la réaction la plus adaptée à la situation, elle ne m’apportera rien. C’est grâce à mes capacités d’affirmation que j’obtiens les résultats pour lesquels tout le monde me félicite et non pas grâce à la colère… »
- Troisième étape : obtenir des résultats concrets. Le plus pénible, quand on a beaucoup de lutte, est de ne pas obtenir ce que l’on avait prévu. Nous craignons que les obstacles rencontrés nous empêchent d’atteindre nos objectifs. La frustration est grande, il nous faut un dérivatif. Un moyen pour faire baisser cette pression consiste à passer à l’action et obtenir des résultats visibles dans un autre domaine.
Quelques techniques à appliquer facilement:
- Exprimer à haute voix ce que nous ressentons. En exprimant à notre interlocuteur que ce qu’il dit ou fait ne nous convient pas, ou en nous le disant à nous-mêmes, sans agressivité, nous montrons à notre crocodile que nous commençons à agir dans la bonne direction. Nous retrouvons notre calme et serons plus à même de réfléchir au problème. Nous amorcerons alors une spirale positive d’efficacité et de réduction du stress.
- Évacuer les tensions par des activités physiques (par exemple, crier un bon coup dans notre coin, monter les escaliers 4 à 4 jusqu’en haut de l’immeuble, taper dans un matelas, faire un jogging, etc.).
- Nous créer des activités qui nous permettent d’obtenir des signes de reconnaissance autrement. Exemple : avoir un rôle actif dans une association sportive, culturelle ou sociale, militer dans un parti ou dans un syndicat… Obtenir un titre, une fonction, un rôle, des signes de valorisation et de reconnaissance.
Si vos réactions les plus fréquentes sont des réactions de lutte, veillez à toujours avoir un ou deux projets qui vous permettent d’obtenir des résultats concrets, et sans dépendre des autres. Quand vous serez énervé, les résultats obtenus vous aideront à vous conforter dans une image positive de vous-même.
Quand vous sentez que la moutarde vous monte au nez, concentrez-vous sur quelques tâches simples à faire rapidement (papiers à envoyer, rangement, bricolage, courrier à finir…). Votre crocodile restera néanmoins sur le qui-vive, tant que la cause profonde ne sera pas traitée.