Mieux vivre avec ses émotions ... et celle des autres

Comment mieux comprendre et gérer nos émotions.

Les auteurs

En savoir plus sur Didier Hauvette et Christie Vanbremeesch.

Quelques conseils pour gérer nos émotions

Voici quelques techniques que vous trouverez dans le livre...

vendredi 20 décembre 2013

Nouvelle édition !


C'est avec grand plaisir que nous vous présentons la nouvelle édition de notre livre Mieux vivre avec ses émotions ! Après un travail en profondeur sur les contenus et la structure du livre, le voici rebaptisé Vivre avec ses émotions et celles des autres.  Ce petit livre fera un cadeau de Noël parfait pour vos proches ...
Vous le trouverez dans toutes les bonnes librairies !
 

vendredi 29 novembre 2013

Contrôlons notre "température émotionnelle"

Qu'est-ce que la "température émotionnnelle" et pourquoi la contrôler ?
Nous utilisons l'expression "température émotionnelle" pour désigner l’intensité des émotions en jeu dans une situation donnée. La température émotionnelle est élevée si la tension est forte entre les personnes concernées, que les mots et/ou le ton ou les gestes deviennent agressifs, cassants ou expéditifs. Elle est normale s’il s’agit d’une conversation habituelle et que la communication est fluide. 
Pourquoi s'en préocuper ? Les recherches en neurosciences (voir, entre autres, les travaux d'Antonio Damasio) montrent que lorsque la température s’élève et que le stress monte, nos capacités intellectuelles se réduisent : une partie de nos neurones ne fonctionnent plus. Tout se passe comme si nous avions des œillères qui nous empêchaient de disposer de toutes les informations nécessaires pour réagir de façon intelligente. L’objectif consiste à faire baisser cette température émotionnelle pour retrouver toutes nos capacités. 

Nous le savons bien : nos réactions « à chaud » ne sont pas toujours les plus adaptées. Une fois calmés, nous repensons à la scène déroulée et souvent nous aimerions revenir en arrière. Contrôler notre température émotionnelle nous permet de réagir plus sereinement : nous reconnaissons notre réaction instinctive et pouvons choisir de nous laisser emporter ou d’agir plus posément.  

Notre crocodile a besoin d’être écouté. En prêtant attention à notre réaction, nous permettons à la vapeur de s’échapper de la cocotte-minute. Les signaux qu’il envoie visent à nous faire réagir rapidement face à un danger : si nous ne répondons pas, il continuera à attirer notre attention jusqu’à ce que nous réagissions.  

mardi 26 novembre 2013

Première étape pour contrôler ses émotions

Quand nous nous énervons, nous angoissons ou nous refermons sur nous-mêmes, nous devenons l'émotion: le crocodile est aux manettes et prend le contrôle de ce que nous faisons ou disons. Nous sommes complètement associés à notre émotion. Comment faire pour sortir de cet état ?

La première étape indispensable si nous voulons gérer nos émotions est de les reconnaître et les accepter: écoutons notre crocodile pour nous  "dissocier" de notre réaction instinctive !

Pour y parvenir, prenons conscience de ce qui nous arrive, de ce qui se passe en nous, de notre réaction physique (tension musculaire, nœud dans l’estomac, sensation de fatigue, d’abattement). Dès cette prise de conscience, notre crocodile se sent entendu et commence à relâcher sa pression. 
Sa mission consiste à tirer la sonnette d’alarme et à nous faire réagir. En écoutant ce qui se passe à l’intérieur de nous, nous lui envoyons une première réponse positive : « J’ai bien reçu ton message. » Deuxième impact positif : ces quelques fractions de seconde d’écoute de la réaction physique donnent au cerveau cortical le temps de réfléchir et d’élaborer une réponse plus appropriée. 

Après réception du signal « crocodile », la réponse adéquate consiste à mettre des mots sur ce qui se passe en nous et essayer d’en identifier l’origine, le facteur déclenchant.
  • « Je bouillonne, la moutarde me monte au nez, je commence à m’énerver. Je serre les poings pour éviter de casser quelque chose. Quelque chose ne me plaît pas, mais quoi ? » pour les profils à dominante de « lutte ».
  • « Je m’agite, mon débit s’accélère, j’ai mal au ventre. Je gigote sur mon siège pour éviter de me lever et de tous les laisser en plan. Quelque chose m’inquiète, mais quoi ? » pour les profils à dominante de « fuite ». 
  • « Je me sens fatigué, déprimé, tout me pèse, je n’arrive plus à avancer ni à faire ce que j’ai à faire. J’ai envie de rentrer chez moi et de me réfugier dans mon fauteuil préféré. Quelque chose me bloque, mais quoi ? » pour les profils à dominante de « repli ». 
 Pour en savoir plus sur ces trois types de réactions de défense, lutte, fuite et repli, lire notre article sur les profils et les crocodiles.
 
Au lieu de nous laisser emporter par notre réaction instinctive, instaurons une distance. Demandons-nous, quel que soit notre type de réactions : « Qu’est-ce qui me manque, me gêne, me freine ? » Cette dissociation a pour effet de faire baisser notre mal-être initial. Le crocodile est comme un enfant après une chute : ses pleurs visent à susciter l’attention de l’adulte : « Occupe-toi de moi. » Dans la plupart des cas, il suffit qu’on le prenne dans ses bras pour que l’enfant retrouve son calme. Reconnaître la douleur, c’est faire un premier pas vers son apaisement.

dimanche 17 novembre 2013

Principaux défauts selons les profils

Voici le schéma parallèle au dernier publié sur les atouts associés aux 6 profils-types développés dans notre livre. Il s'agit ici d'attirer l'attention sur les principaux pièges communs aux personnalités proches de nos profils.

Rappelons une fois de plus, que ces profils visent à nous aider à comprendre et gérer les réactions émotionnelles, nous ne visons nullement à catégoriser les personnalités réelles. Pour cette raison, nous vous recommandons donc de rester souples et très à l’écoute dans l’utilisation de ces catégories: chaque être humain est beaucoup plus complexe que toutes les classifications qui peuvent être faites. Nous ne sommes pas uniquement l’un de ces profils et il en va de même pour nos interlocuteurs. Dans certaines circonstances, face à certaines personnes, il est possible que nous fonctionnions selon un profil différent. Ne nous caricaturons pas.

vendredi 15 novembre 2013

Principaux atouts selon les profils

Dans le livre, nous publions un schéma qui peut être intéressant quant à la catégorisation des 6 profils que nous proposons. Il s'agit d'un tableau orientatif qui désigne les principales qualités associées aux personnalités proches de ces profils-types.
Nous en profitons pour vous rappeler qu'il n’y a pas de bon ou de mauvais profil. Chacun incarne une forme d’énergie particulière. Certains peuvent être mieux adaptés à certaines situations mais les autres le seront dans d’autres contextes. Le travail en association avec des profils complémentaires est indispensable pour utiliser et valoriser au mieux nos talents.
Nous vous recommandons donc de rester souples et très à l’écoute dans l’utilisation de ces catégories: chaque être humain est beaucoup plus complexe que toutes les classifications qui peuvent être faites. Nous ne sommes pas uniquement l’un de ces profils et il en va de même pour nos interlocuteurs.

dimanche 10 novembre 2013

Exemples de profils (2) : Fuite-Repli, Repli-Lutte, et Repli-Fuite

Dans notre billet précédent, nous vous présentions ce que nous appelons les "profils combinés". Voici quelques exemples de personnages pour vous aider à situer ces profils.

  • Françoise (profil 4 de Fuite-Repli) est satisfaite de cette image de créative : il est vrai qu’elle déteste être coincée, et a toujours besoin de changer, de bouger, d’avancer ! Parfois elle s’agite d’ailleurs un peu trop. Elle communique beaucoup et se retrouve souvent dans le rôle de confidente. Elle est ravie d’avoir une image d’écoute mais être la psy de tous est parfois exténuant ! Elle est attentive aux gens, et communique facilement avec tout le monde, mais si on l’empêche d’avancer ou si elle se sent bloquée, elle peut basculer vers des réactions rapides et cassantes, ce qui surprend beaucoup par rapport à son image habituelle. Sous stress, elle s’éparpille, et elle n’aime pas devoir prendre des responsabilités nouvelles. Pourtant, lorsqu’elle les a assumées, elle le fait avec naturel et se retrouve à l’aise.
  • Rachel (profil 5 de Repli-Lutte), prend son temps pour observer et apprendre. Elle acquiert ainsi rapidement une expertise que tous apprécient. Face à un problème important, elle ne perd pas son calme, et souvent arrive à réorganiser et restructurer une activité ou une équipe, sans bruit et sans clash, tout en douceur. Elle est la plus timide au sein d’un groupe, mais quand elle parle, tout le monde l’écoute. Elle n’aime pas être le centre de l’attention et gagnerait à travailler cet aspect-là. Dans sa vie professionnelle, ses compétences ne sont jamais remises en question, et c’est ce qui lui permet de gravir les échelons de façon naturelle, sans lutter contre ses collègues. Son niveau d’expertise se révèle surtout lors des crises, car elle reste calme et les gère très bien. Elle est très à l’aise quand les dossiers sont complexes.
  • Raphaël (profil 6 de Repli-Fuite) ne s’impose pas, il séduit : il est sympa avec tous, et y veille. Il a des difficultés à prendre des décisions difficiles et à dire non. Du coup, il a tendance à toujours rechercher la solution optimale pour tous, quitte à innover. Face à un problème, il s’arrête et aime avoir du temps pour mieux y réfléchir. Raphaël n’aime pas du tout qu’on le bouscule : pour lui ce serait contre-productif. Dans sa vie professionnelle il peut avoir des difficultés à s’imposer au début mais au fur et à mesure qu’on reconnaît ses compétences, son entourage se rend compte de ses fortes capacités à imaginer les évolutions souhaitables à moyen et long terme, qu’il est capable de mener à bien des dossiers complexes grâce à sa persévérance. C’est un observateur fin des relations interpersonnelles et du facteur humain, il sait prendre les gens avec diplomatie. Cela lui permet de bien s’entendre avec des personnalités fortes et de faire baisser les tensions au sein des équipes dans lesquelles il travaille.

jeudi 7 novembre 2013

Exemples de profils (1): Lutte-Fuite, Lutte-Repli et Fuite-Lutte

Dans notre billet précédent, nous vous présentions ce que nous appelons les "profils combinés". Voici quelques exemples de personnages pour vous aider à situer ces profils.

  • Marie (profil 1 de Lutte-Fuite) se reconnaît très bien dans la figure du conquérant, et emploie par ailleurs souvent des métaphores sportives pour motiver ses interlocuteurs. Dans la vie professionnelle comme dans la vie privée, elle trouve son équilibre dans la conquête et dans le mouvement, allant toujours de l’avant. Même si elle n’aime guère l’avouer, elle a moins confiance en elle qu’elle n’en a l’air, et a besoin d’être reconnue pour se rassurer. Son meilleur atout est son énergie formidable, connue de tous : elle est souvent celle qui réussit à faire bouger les projets qui stagnent. Elle n’est pas consciente de sa capacité de travail supérieure à la moyenne, et a tendance à trop en demander aux autres. 
  • Laurent (profil 2 de Lutte-Repli) aime le personnage du redresseur / producteur. Il s’y reconnaît bien. Il connaît son manque de souplesse, et lorsqu’il doit l’avouer, le présente comme faisant partie de son caractère. Il aborde les gens de façon carrée et franche, fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait. Il a de fortes capacités à attaquer les problèmes dont personne ne veut se charger. Il s’engage et va jusqu’au bout. Très exigeant avec lui-même comme avec les autres, il lance souvent des piques lorsqu’il est déçu par quelqu’un, ce qui peut blesser ses interlocuteurs. Laurent le sait et le regrette par la suite, mais sur le moment il ne peut pas s’en empêcher ! Dans sa carrière, ce manque de diplomatie l’a parfois freiné, mais il estime que ses capacités à passer d’une vision générale à long terme à une attention extrême sur les détails lui permettent d’être pertinent et efficace.
  • Félix (profil 3 de Fuite-Lutte) se reconnaît bien dans la tendance à toujours avoir un œil sur les résultats et les chiffres, dans la vie professionnelle et dans la vie privée. Il est très clanique, et le revendique : il soigne son entourage, et il apprécie le fait que cela se sache. Il aime organiser des dîners et des vacances entre amis. C’est lui qui s’occupe de l’organisation pratique. Il a tendance à faire beaucoup de choses lui-même parce que, pense-t-il, c’est souvent plus rapide que de passer du temps à expliquer aux autres comment faire. Comme manager, lorsqu’un de ses proches fait une erreur, il tente de régler le problème avant que cela se sache à l’extérieur, ce qui lui vaut la fidélité de son entourage. On lui a déjà reproché, à plusieurs reprises, de faire de la rétention d’informations, mais il considère qu’en tant que chef de département, il doit être au courant de toutes les données qui sortent de son secteur. 

mardi 5 novembre 2013

Plus réalistes: les profils combinés

Nous ne le dirons jamais assez: les catégories que nous proposons ne sont pas des prévisions ! Notre typologie de «profils» ne prétend pas englober la richesse des personnalités humaines, loin de là. Elle vise simplement à nous permettre de mieux comprendre les réactions émotionnelles instinctives.
La tentation de savoir quel profil nous sommes est forte, bien sûr, et davantage encore lorsqu’il s’agit de deviner quel est le profil de notre entourage !  Mais nous sentons bien qu’enfermer notre interlocuteur dans l’une des trois catégories, fuite, lutte ou repli, est trop réducteur pour pouvoir expliquer ses réactions. C’est pour cela que nous combinons souvent deux de ces catégories, afin de former 6 profils combinés un peu plus proche de la réalité des réactions émotionnelles. Il est alors plus facile de se reconnaître dans une des catégories et de situer nos interlocuteurs.

Comment obtenir notre profil combiné ? Le principe est simple : la première catégorie est notre réaction « dominante », celle qui surgit la plus voloniters face à un problème, et la seconde est celle que nous utilisons comme alternative. Par exemple, si face à une contrariété nous avons tendance à réagir par la colère, mais que dans certains cas, au lieu d’élever le ton, nous nous taisons pour laisser l’orage passer, le profil le plus proche du nôtre sera celui intitulé « lutte-repli ».
Voici pour vous orienter un tableau récapitulatif de ces 6 profils, que vous trouverez dans le livre :


1
Lutte-Fuite
2
Lutte-Repli
3
Fuite-Lutte
4
Fuite-Repli
5
Repli-Lutte
6
Repli-Fuite
Forces
en présence
Force
et mouvement
Force
et rigueur
Mouvement
et résultats
Mouvement
et idées
Réflexion
et affirmation
Réflexion
et imagination
Type d’énergie
Le conquérant
(le sportif)
Le redresseur
(le producteur)
Le négociateur
(le chef de projet)
Le créatif
(l’innovateur)
L’expert
(L’enseignant)
Le stratège
(le sage)
Points forts
Savent trancher
et avancer
Savent trancher
et voir juste
Savent structurer et rebondir
Savent s’adapter
et avancer
Savent voir et dire ce qui est juste
Savent prévoir
anticiper, apporter de la souplesse
Valeur ajoutée
Les résultats,
le développement
Le sens
de l’action juste,
le redressement
Le mouvement,
la garantie
de résultats
La production de solutions créatives et pragmatiques
Le discernement, la référence
La vision globale,
le recul, le calme
Tendance relationnelle instinctive
Exigeant
et dynamique
Exigeant
et impatient
Ouvert, dynamique
et exigeant
Créatif
et convivial
L’expert, celui qui sait

Visionnaire, diplomate, médiateur
Risques sous stress
Difficulté à prendre du recul, manque
de confiance
Manque
de souplesse,
trop cassant
Difficulté
à prendre
 du recul, perfectionnisme
Tendance à l’éparpillement, peut devenir cassant
Tendance
à la rigidité
difficulté à s’exprimer
Manque
de concret, difficulté
à trancher
 

lundi 21 octobre 2013

Les qualités de notre profil

Nous avons les qualités de nos défauts: quand nous nous énervons ou frustrons de reproduire toujours les mêmes schémas, de tomber toujours dans les mêmes pièges, rappelons nous de ça ! Le fait de subir régulièrement les réactions de notre crocodile n’a pas que des inconvénients. Petit à petit, nous pouvons apprendre à le connaître et à vivre avec lui. Dans certaines situations, nous savons lui donner en partie satisfaction et limiter ses débordements. Ces réactions instinctives sont devenues nos forces :
  • La fuite génère du mouvement. Une personne réagissant par des réactions de fuite / mouvement fera tout pour se sentir libre. Elle cherchera en permanence des solutions lui permettant de s’échapper du « piège » – situation créée par elle-même ou par d’autres : une réunion, un dîner, une contrainte… et même un moment agréable ! Elle développera progressivement une grande capacité à se remettre en cause, à bouger et à trouver des solutions. Elle sera, en général, créative et active ; personne ne pourra lui reprocher d’avoir les deux pieds dans le même sabot.
  • Une personne réagissant par des réactions de lutte s’efforcera d’obtenir rapidement des résultats concrets aux problèmes qu’elle rencontre. C’est sa façon à elle de prouver à elle-même et aux autres qu’elle a de la valeur. Elle va acquérir une grande compétence dans le fait de décider, bousculer les choses et les gens, faire avancer les dossiers. Sous stress, elle n’hésitera pas à trancher dans le vif si cela permet d’avancer et de régler les problèmes. Elle y trouvera même de la satisfaction.
  • Une personne réagissant par des réactions de repli fera tout pour éviter d’affronter les personnes qui pourraient la contrarier ou être désagréables. Elle va développer des capacités d’adaptation et de prise de recul, elle va chercher à « arranger les choses » dans son entourage. Elle cherchera à comprendre ce qui lui arrive et ce qui peut se produire dans les années à venir… Elle va ainsi développer des capacités pour conseiller, anticiper, réduire les tensions et les conflits.
Les qualités générées par nos états de défense sont indissociables de leurs inconvénients. Ce sont les deux faces d’une même médaille. Quand un aspect négatif est présent chez quelqu’un (anxiété, agressivité ou passivité), l’élément positif correspondant (créativité, capacité à décider ou à prendre du recul) est inévitablement là, également. À nous de le mettre en valeur et de le trouver chez les autres...
En apprenant à gérer notre stress et nos réactions émotionnelles, nous pourrons avoir accès à ces qualités, et transformer ces réactions instinctives qui paraissent plus fortes que nous en notre propre façon de régler les problèmes !

vendredi 18 octobre 2013

Comprendre les besoins qu'expriment les réactions émotionnelles

Que faire face à un interlocuteur qui s’énerve, se bloque ou claque la porte ? Le secret pour pouvoir désamorcer la réaction émotionnelle des autres, et qui s’applique également à nos propres réactions, est de comprendre le besoin qui se cache derrière ces réactions et d'y répondre

En effet, chaque réaction émotionnelle de défense est l’expression d’un besoin non satisfait ; c’est parce que ses besoins vitaux et fondamentaux ne sont pas pris en compte que notre « crocodile » (notre cerveau reptilien) s’exprime avec ce niveau d’urgence et d’exigence
Que faire donc pour comprendre les besoins de notre crocodile et ceux des autres ? 
  • Face à quelqu'un qui réagit par la fuite, qui claque la porte et évite la confrontation: 
Un besoin inassouvi de sécurité ou de liberté est la clé des réactions de fuite. Une personne réagissant par des réactions de fuite / mouvement se sent menacée dès qu’elle a l’impression d’être enfermée dans un rôle, dans une situation, et lorsqu’elle a peur de manquer (d’affection, de nourriture, de choix, d’espace…). Ces deux besoins sont contradictoires : elle a besoin de la présence des autres pour se sentir en sécurité, mais pas trop pour ne pas avoir l’impression d’être enfermée… Sous pression, une personne en fuite aura tendance à s’éparpiller, parler beaucoup, tenter d’apporter mille solutions au problème, être confuse et brouillonne. Son agitation et son anxiété se transmettent à son entourage. Son inquiétude peut déclencher un flot de paroles, d’idées, de solutions… 
  • Face à quelqu'un qui réagit par la lutte, qui s'énerve et se frustre face à un problème:
Le manque de reconnaissance, la difficulté à se reconnaître soi-même ou à se sentir reconnu par les autres provoquent des réactions de lutte : « Qu’est-ce que je vaux ? », se demande souvent une personne ayant des réactions de lutte. Elle se sent mal lorsqu’elle pense qu’on ne la reconnaît pas à sa juste valeur ou si elle pense qu’elle ne va pas atteindre ses objectifs. Si elle a besoin d’être reconnue ou d’atteindre des objectifs c’est parce qu’elle doute de sa valeur. Contrariée, une personne en lutte aura tendance à être cassante, autoritaire. Elle n’hésitera pas à passer en force, et tant pis pour ceux qui se trouvent sur son passage !
  • Face à quelqu'un qui réagit par le repli, qui se bloque, se tait et a du mal à se décider:
Le manque de sens et de cohérence provoque des réactions de repli. « Quel sens tout cela a-t-il ? À quoi cela sert-il ? Quel est mon rôle, mon utilité dans cette situation ? », se demande une personne réagissant de cette façon. Elle a besoin de se réaliser et de mesurer l’utilité de ce qu’elle accomplit. Elle se sent menacée lorsque la cohérence de ce qu’elle fait ne lui apparaît pas ou lorsqu’elle n’est pas en position de se rendre utile. Une personne en repli, quand on l’agresse ou quand elle ne voit pas où elle va, se sentira abattue, fatiguée, découragée, vidée de son énergie.

mardi 15 octobre 2013

Crocodiles et profils: de quoi parle-t-on ?

Le crocodile est une image que, à l’instar de Catherine Aimelet-Périssol, nous utilisons pour faire référence aux réactions émotionnelles instinctives qui nous sont dictées par notre cerveau reptilien (voir nos articles sur le crocodile). En situation de stress ou de danger ce crocodile caché au coeur de notre cerveau nous dicte trois types de réflexes, comme l’a montré Henri Laborit dans son expérience popularisée dans le film Mon Oncle d’Amérique:



Comme les rats de Laborit face au danger de la décharge éléctrique, nous réagissons face au stress et dans les situations compliquées par trois types de comportements
  • la fuite, qui se traduit par une certaine agitation physique, l’envie de partir, la recherche de solutions tous azimuts, l’agitation verbale et cérébrale… Tout en éprouvant une sensation d’angoisse et un sentiment de peur ou d’inquiétude. Attention, la fuite n’a pas dans ce contexte l’image négative qu’on lui attribue traditionnellement. La fuite est aussi mouvement, créativité, invention de solutions pour sortir de la situation à laquelle nous sommes confrontés. 
  • la lutte, qui se traduit par des paroles ou des gestes agressifs, une élévation du niveau de la voix, un ton cassant, une volonté de passer en force… Tout en éprouvant une sensation d’énervement et un sentiment de colère. Là aussi, ne nous laissons pas influencer par les clichés associés à la lutte : lutter est se confronter pleinement à la situation pour la résoudre. 
  • le repli (que Laborit appelle l’inhibition de l’action) qui se traduit par des phénomènes de blocage, de tétanisation physique et psychologique, une difficulté à s’exprimer, une propension à se dévaloriser… Tout en éprouvant une sensation de fatigue et un sentiment de tristesse ou de découragement.
Lutte, repli et fuite constituent les trois profils de base, trois types de réactions qui ont une forte influence sur notre personnalité.
Pour savoir quel est votre réaction de défense préférée, et donc votre profil, faites l’exercice de notre article précédent
Si les situations dans la colonne « ça m’inquiète, ça m’angoisse » dominent, cela signifie que votre réaction la plus fréquente sous stress est de type « fuite / bouger ». Si vous avez trouvé plus de situations dans la colonne « ça m’agace, ça m’énerve », cela signifie que votre réaction  la plus fréquente sous stress est de type « lutte / affronter ». Si les situations dans la colonne « ça me fatigue, ça me pèse » sont les plus représentatives de vos réactions, cela signifie que votre réaction la plus fréquente sous stress est de type « repli / s’adapter ». 
Cela dit, nous ne réagissons pas toujours avec une seule et même réaction : en nous cohabitent les trois réactions de défense, et chaque personne fonctionne avec une combinaison particulière de ces trois types de réactions. Les dosages varient selon la personnalité et l’histoire de chacun. Notre réaction « préférée » est celle qui s’impose à nous le plus fréquemment, en particulier dans les situations où le niveau de stress est important. La deuxième est également fréquente car elle se met en route à chaque fois que la première n’est pas assez efficace aux yeux de notre crocodile. La troisième est souvent moins présente, car les deux premières ont, en général, suffi à nous sortir de la situation. Cette combinaison teinte tout notre fonctionnement et nos relations.

lundi 14 octobre 2013

Quel est mon profil ? Premier pas


Rappel: la typologie que nous avons développé est destinée à apporter quelques clés pour une meilleure compréhension des réactions émotionnelles, elle n’est en aucun cas prévue pour une application automatique ni ne sert pour juger ou prévoir les réactions des autres.

Voici un exercice pour commencer à comprendre nos modes de réactions les plus fréquents. Identifiez, par écrit de préférence, des personnes ou situations qui vous ont inspiré l’une des ces trois réactions :

  • Vous vous êtes senti inquiet(e) : vous vous êtes agité, vous avez bougé, vous aviez envie de sortir de la pièce et de quitter la scène conflictuelle.

  • Vous vous êtes senti agacé(e) : vous vous êtes énervé, vous avez élevé la voix, vous avez peut-être été cassant avec l’autre (ou vous en avez eu très envie).

  • Vous vous êtes senti fatigué(e) : vous avez baissé les bras, vous avez préféré vous taire que de prendre le risque de faire dégénérer la situation, vous avez laissé l’autre faire une scène tout seul, vous avez eu envie de vous réfugier sous la couette et d’oublier tout ça.


Pensez à des situations durant lesquelles vous étiez sous pression. Lorsque vous avez dérapé, vous êtes-vous énervé ? avez-vous claqué la porte? vous êtes-vous tus jusqu'à ce que l'orage passe ? Quand vous étiez enfant, face à des remontrances de vos parents, que faisiez-vous ?

Pour faire cet exercice, nous vous recommandons d’utiliser un tableau.

Ce qui se passe
en moi
Ça m’inquiète
Ça m’angoisse
Ça m’agace
Ça m’énerve
Ça me fatigue
Ça me pèse
Personnes
Situations
 
Attention : prenez en compte qu'une même situation peut provoquer en vous des réactions différentes selon votre niveau de stress. Notez-le. De la même manière, une personne peut susciter en vous des réactions différentes selon la situation et les enjeux. 

Maintenant regardez votre tableau : vous remarquerez vraisemblablement que l’une des formes de réaction est pour vous presque automatique. C'est là votre réaction émotionnelle "préférée". Mais vous aurez également une deuxième fréquente, mais moins irrésistible, et la troisième beaucoup moins présente.